Le ciel est bleu livide, on dirait aujourd'hui
Une mer malade, dont les yeux ont pâli :
Des nuages graciles s'étirent sur l'horizon
Comme le corps d'amants, symbiose en diapason.
La lente mer du Nord vit et crache ses vagues,
Ébruite l'écume sur des falaises - dagues
Aiguisées au rythme des marées sonores :
Mes silences polissent la poésie qu'une profusion honore.
Le verre de la fenêtre semble abriter - ils meurent ! -
Mes mies, rêves inertes, qui gisent dans mon lit.
Le vent claque sur les murs et raisonnent en mon cœur,
Annonciateur d'un nouveau temps, fait de polysémies
De virgules obscènes, de guillemets fragiles.
Ce fantasme de beauté n'est qu'un cruel songe.
Mon âme en ancolie, fleur pyrénéenne,
Qui glisse, qui aime, qui adore tout,
Qui danse, qui mange, qui dévore tout :
C'est un lac torride qui m'amène en son saint,
Un dieu mauvais au trident succinct,
Une tempête sordide qui ne mène à rien.
C'est la Manche glaciale qui crève mes matins.
Je me sentirais bien - avec toi ?
De partir - Non, sans toi,
En solitaire damnée
Par la mer sauvage
Et les nuages gris
Comme des mirages
Sur ce cœur alourdi
D'une ombre impalpable
Qui parfois balbutie
Devant ses semblables
Qui pousse des cris
Pour l'œuvre déplorable
Qu'est devenu ma vie
Qu'est devenue mon âme.
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