Et plus le temps passe là où je ne l'attend pas
Plus je me vide d'eux tous comme un air qui s'évade
Quand avant chère amie j'étais celle de tout le monde
Je me trouve aujourd'hui Différente et lointaine

Ne pas puiser mes joies, ne pas puiser ma peine
Au même puits qu'eux tous, qui frôle les pâquerettes
Le mien est plus profond, il creuse les cœurs lourds
Et les âmes solitaires ; Il lance des cris à tour de bras
Volatile sibylle aux allures néophytes
Des amants d'autrefois

Dans une longue solitude, j'ai trouvé mon amie
La plus chère, la plus tendre, la plus douce parfois
Qui me chante la nuit ma folie sauvageonne
Ses cheveux roux superbes comme des auréoles
C'est mon ange extatique, qui relie mon âme molle
A ces tripes exsangues qui plongent dans ma mer
Furieuse, tumultueuse
Des vagues sur mes pores

Mais la plus proche amie n'est parfois qu'un soupir
Quand il s'agit d'aimer, et de sa brume chaude
Elle parcourt mon corps qui refroidit le sien
J'ai peur de trop aimer ; ma solitude se perd
Et subit un supplice
Que je lui ordonnais

Et toujours dans ce monde, quand j'aimais quelque chose
Je l'ai aimé très fort, bien plus que les mots
(Car même les mots que j'aime ne me sont que des maux
Que jamais je n'arrive à coucher sur papier)
Et j'ai joui souvent d'une nature belle
Une nature dansante

Mais je ne connaissais personne
Qui aima comme j'aime

Alors j'ai aimé seule
Tout sujet de mon âme
Ouragan de sentiments.

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