C'est

C'est le goût dans ma bouche qui implore et supplie
Qui attend sans détours des vautours abrutis
Dont les tours aériens ont subi les sévices
D'un alcool neptunien, au large des prémices.

C'est l'herbe sous mes pieds quand je cours au printemps
Dans les champs effeuillés de la neige et du vent
Qui souffle parfois tant qu'on oublie qu'on y vit :
On n'y trouve soudain ni l'abscence ni la vie.

C'est l'homme qui s'allonge dans son lit bien trop grand
La tête sur l'oreiller comme sur le bois d'un banc
Dont l'aise est si tremblante qu'il y siffle bien vite
Un cantique, nécromante aux allures moscovites.

C'est ma main lâchée à l'horizon des sables
Qui coulent et tournent et tapent un socle balayable
Dont la poussière minérale se retrouve dans mes yeux
Sans que je l'y invite et les rend malheureux.

C'est enfin le soupir que j'enfreins le matin
En souriant docile à mes voeux enfantins :
Dansant au gré des étoiles, j'ai perdu ma beauté.
Elle m'est venue un soir mais on me l'a ôtée.

C'est le vide.

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