old life

Ta peine se déverse sur les trottoirs, comme un manteau de neige sur les glaciers. Tu avances sans rythme et pose tes pas sur les vagues de bitume qui sacrifient leur beauté pour te permettre de servir à quelque chose. Tu te sens seule, mais le monde entier a tourné les yeux. La détresse cachée sous tes ongles se trouve aujourd'hui plus profondément sous ton ventre , au creux de ton nombril. Lui, il boit, et toi tu pleures. Libre équilibre du niveau d'eau... si seulement c'était de l'eau. Tu craches du sang et ça n'inquiète personne car personne ne sait. Tu es là, solitaire dans ton antre, crevée et crevante. Un pneu dégonflé au bord de la route. Une trainée sans coeur et sans foi qui a nourrit des armées d'apôtres et qui s'est retrouvé crucifié sous les âges. Qu'as-tu donc, stupide dégueli d'âme ? Tu me répugnes. Mets toi donc ainsi sous la poche que chaque fois que tu écris tu es de plus en plus misérable et ta maison n'est plus qu'un fauteuil où se perd encore parfois l'odeur d'un autre. Qui n'existe plus. Crache et crève, tu vas te retrouver pantelante au pied d'un pantin pathéthique. Ouvre tes yeux, trainée. OUVRE TES YEUX, PUTAIN. Tu vas mourrir. Impuissante. Tu vas mourrir sous les fracas de ton coeur, brisée, et milles décombres des ombres t'étoufferont, t'essouffleront et t'embourberont dans ce liquide alcoolisée. Vois comme vous vous ressemblez au final. Vous êtes tous deux des épaves. Des épaves échouées qui rabbachent leur cerveau à un millions de poissons, et vous vous croyez forts sur votre traine de poudre, mais c'est votre sang qui coule, pas autre chose. Alors coule sang et déverse toi, meurs et renais. Assise sur une chaise au beau milieu du bout, tu comprends ton incapacité à rester droite et déçue, tu t'avachis encore plus. Ce ne sont pas des manières pour une souillone. Attends, et relève toi, et tiens ton sac, et surtout surtout ne tombe pas. Tu te retrouverai une fois de plus le nez dans ta dépression spartacusienne, et tu volerais à coup d'ailes insensés. Un sans C, c'est moi, un sans tout, donc rien. Des buildings se creusent sous les pavés et pourtant la plage n'y ait pas, et ce n'est que gris gris et un peu de noir que j'aperçois sous mes yeux et je ne comprends plus pourquoi l'homme attend tant de lui, étant donnée qu'on ne peut rien pour soi. Soumis et dépendant, tu regardes des ailes d'acier se déployer sur les côtés de cet oiseau-terre et te demandes quand enfin l'homme pourra voler.

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