Envie de lui, à n’en plus pouvoir, hurler que je l’aime et l’entendre m’aimer, l’entendre.. me dire que c’est beau notre amour, l’entendre me dire que je suis belle, magnifique que je suis sa reine, sa vie, sa fille, son bébé tendre, son adorée, sa chou, et rire, rire bêtement, et lui mettre les mains sur moi, qu’il touche, qu’il sente que j’ai envie de lui tout entier, qu’il s’engloutisse en moi. Orgie. S’offrir, ne plus rien reprendre, se donner, se donner, et ne rien reprendre, être l’animal humain en lui même, ne plus se poser de barrières, plus de pudeur, de l’extase, du sentiment pur et brut, du fort, de l’important, de l’essentiel. Du tout et plus de rien. Combler, combler, combler les vides, les trous qui puent la souffrance. Cramer sous la lune de feu, se purifier. C’est beau l’amour qu’on fait, sauvage. se dévaster.
Et putain, se piller. Tourmente. D’une nuit sans fin. Nos corps comme terre promise.
Se faire traverser par un morceau. Musique du ciel, de l’âme. Musique qui t’emporte, te fout tout tes principes en l’air. Epuise la souffrance, fait naître un sourire de démence sur tes lèvres sèches, qui se brisent sous la force de la folie qui te pulv[érise. Te couche, te surprend. T’en crève de cette envie de partir, tout foutre en l’air. Plus rien ne compte que cette musique, et tout ce qu’elle t’inspire. Et merde. Ta gueule toi, avec tes idées, tes certitudes. On s’en fout de ce qui est dit, on peut tout changer. Juste avec ce que tu as sous la main même si c’est rien. C’est déjà tout puisque tu y crois. Tu entends ? Comme c’est beau ! Tu entends ! Plus de pudeur non. Juste ton corps nu. Et ses mains qui te parcourent. En toi. Tu sens le plaisir ? Ou est-ce la douleur ? La douleur de l’illusion ! L’illusion qu’il est là. Alors que t’es seule, à courir immobile vers des paysages inexistants ! T’es là, pauvre conne. Pauvre fille ivre. Saoule. Complètement morte dedans et folle. Folle, tarée, cinglée ! Et c’est bon cette folie ! Tu vois ! Tu vois ! Putain j’y crois ! Tu t’en fous mais moi j’y crois ! Et j’imagine que tu y crois aussi. Non tu ne m’a jamais oubliée ! Tu m’aimes ! Hein tu m’aimes ?! Prends l’étoile. La grande ourse. On l’appelle casserole. Parce qu’on donne des noms aux rêves, aux histoires qu’on s’inventent. Et moi je l’appelle Cian cette étoile. Elle porte ton nom. Et elle est moins belle que toi. Elle a pas ce vertige au fond des yeux ! Elle est aveugle cette étoile ! Elle est là, c’est toi mais elle ment ! Elle ment ! Parce que tu es loin, et tu ne reviendra pas, parce que ça fait trop mal je le sais. Et moi aussi j’ai mal mais je l’oublie parce que sinon on avance pas ! On va quand même pas rester là ! Par terre ! Couchée ici dans l’absence ! Alors on s’invente des présences. La tienne. Et c’est beau ta nuque déliée, qui s’étire dans mes draps multicolore. On avait dit qu’on partirait ! On le disait ! Partons sur les routes. En Island ! Ou bien au pays des kangourous. Ou bien sous le ciel plein de musique d’Afrique, à chanter au Mali. Apprendre les peaux noires, mille fois plus belles que la notre. Noir est une couleur. Celle de l’espoir. L’espoir immense. C’est grand l’Afrique Noire. Ca t’emporte ! Tu l’a pas lu ce livre ? Celui qui parle de voyages et des étrangers qui sont nos frères. Nos frères d’espoirs ! Ils y croient ! Vient, on s’en va croire nous aussi ! Et les promesses, on les croira aussi ! Il faut bien croire en quelque chose et peut importe si c’est du pipeau ! Tant pis si c’est faux. Puisque tout est mensonge, trahison ! Puisque on m’a tuée ! Je peux croire ce que je veux. Si ça me sauve, qui m’en empêchée dis hein ! On ira marcher sur les terres brûlées, de ces pays où la vie s’est enfuie. Et on la fera jaillir ! On leur dira que ça existe ! On l’a en nous la vie. On est ensemble et c’est tout ce qui compte. Ensemble c’est tout. Elle avait raison cette écrivain. On est rien, que des corps sans vie sans les autres ! Faut s’ouvrir ! Et moi je sais pas m’ouvrir ! J’ai jamais dit à personne tout ce que je t’ai dit ce soir-là ! Jamais avec ces mots-là, pas avec cette intensité ! Non non non non non non non non ! J’apprendrais. Oui je veux savoir être vivante ! Belle et heureuse. Avec toi. Amour de ma vie ! Amour de mes jours, de mes nuits ! Mon roi ! Je suis ta reine. Ta reine de ce que tu veux ! Au dessus du monde ! Reine des mots ! Reine de toi.
Il fait nuit. Nuit. Et je ne vois plus que l’écran et les mots ne sont jamais partis aussi vite ! Jamais je n’ai eu envie de toi à ce point ! Vital, vital ! Que je te vois, que je te serre ! Et toi tu ne sais pas. Tu pars, parce que tu as mal. La queue entre les pattes, comme les loups. Les loups qui se plient quand c’est devenu trop. Trop pour eux. Moi aussi c’est trop pour moi. Mais je ne baisse pas les bras ! Je n’ai jamais appris ça, à abdiquer. Je m’en sors toujours ! Toujours ! Mais pas sans toi.. Alors fais pas le faible. On est si fort ensemble, si incroyablement beau ! On est grand ! On fera toutes les villes, on comptera le nombre de fenêtres éteintes dans un immeuble et on devinera combien s’aiment.. Et nous on en fera partie. Enfin.. Dis moi que tu reviendras. Dis le moi. Je t’en prie, je t’en supplie. Je suis un loup et je t’attends, les oreilles dressées à l’affût du moindre mouvement de ta part. Si une feuille bouge, si une branche plie sous le vent, ton ombre m’atteindra, mais viens viens. Viens..
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