Je vis chaque nuit au milieu de mes songes,
Dansant sous le vent évasif des rêves.
C'est un art connu ni d'Adam ni d'Eve
Que d'abreuver à l'aube ces tristes mensonges.
S'illusionner le jour ; la nuit attendre la vie.
Cette vie, dans mes ivraies, plus blanche que l'ivoire,
Aussi claire et douce que dure à percevoir :
Ma vie rêvée subtile dont je suis tant avide.
Et les soirées dans mon lit sont latentes.
J'attends que les lattes se fêlent,
Que tout craque, que sans ailes
Comme Alice qui, suivant dans son antre
Le lapin, sombre dans un trou sans fin,
Je sois perdue au pays des merveilles.
Je vis chaque nuit, lorsque tard je veille,
Dans le monde où je n'aurais plus la faim
De toutes ces douceurs,
Ces pierres, ces colliers,
Ces vagues, ces rochers :
De tous mes plus beaux leurres.
Mais l'heure avance vite
Et mes songes se perdent
Dans ce que je crois ère de
"Dors, essaie de vivre ; tu t'agites."
Mais la nuit c'est l'exil.
C'est l'asile dans l'hiver.
Pas d'alcool, pas de verres.
La neige règne sur mon île.
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