Tout s'efface
Des grésillements de la peau en noir et blanc
Aux caresses matinales te ressemblant
Des dessins à la craie sur un tableau trop noir
Aux énigmes effacées d'une Simone de Beauvoir
Des lance-paillettes comme des yeux doux
Aux pieds sous la table sauce aigre-doux
Des clés qui se portent bien près d'un J argenté
Aux serrures qu'on n'a pas su ouvrir sans s'esquinter
Des sourires derrière la porte en t'attendant
L'oeil à lorgner comme un pirate dépendant
Aux regards ouverts toute la nuit rouge
Où je me retourne sous les draps sans que tu n'bouges
Des orages des tempêtes des matins blêmes comme l'automne
Alors que le mois de juillet pointe son nez sur la côte bretonne
Nous n'avons pas vu la gomme
Nous n'avons pas vu les crayons sans mine
Qui arrache le papier comme mes ongles sur ta peau
Et qui brûle qui rougit
Comme mes yeux la nuit
Tout s'efface dans l'obscurité, et j'ai peur de mes pores
Quand elle esquisse au coin d'une goutte de sueur
Un blasphème.
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