L'hiver de Terre


Des flocons délicats se posent sur mes cils, je les sens développer mon aphasie. Ma bouche s'ouvre mais seul un silence givré en sort. Que se passe-t-il dans mes cordes vocales, stalactites d'ivoire au chant nacré ? Quand ma gorge se chauffe, les gouttes coulent sous mon palais et mes yeux.
De mes ongles argentés, je dessine dans les nuages des désirs, des souffles, des mondes cotonneux comme mes vies nocturnes. Les ampoules s'allument au passage de mes doigts, étoiles enfermées dans des cages en cristal. Les dieux ont soufflé sur mes monts des cieux clairs et parsemés de plumes arrondies, qui caressent ma peau comme des bras chaleureux réchaufferaient mon cœur. J'encaisse le froid qui pique mes pores, comme une voiture percuterait un arbre sur un boulevard rural. Que fait l'homme lorsqu'il entend des muses, des sirènes de glace, qui nagent vers lui ? Il plonge avec elles et se congèle le coeur, qui arrête de battre sous une eau de linceul.



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