Born to be Wilde ?


Que des cimetières sans berceaux qui parsèment les cités d'aujourd'hui. Rien d'autre que des âmes perdues au fond de leur nombril, et les entrailles qui s'exècrent seules à s'en faire vomir. Des pertes de conscience au beau milieu de la rue, quand tout le beau monde te regarde tomber, y voit la chute d'un ange, au lieu de l'impossible élévation du damné. Les regards en coins quand tu passes dans le couloir aux murs plus longs que les nuits d'hiver, aux sons plus sourds que les rêves d'été. Cette douleur qui te crève les mains à te demander à quoi la peau servira le jour où tu l'arracheras avec tes dents. La peur des substances qui se cachent sous de jolis noms pour te détruire le corps, la peur de l'alcool. La déraison.
Et consommer, consommer. Oublier un instant que la jeunesse ne dure pas, et se dire que non, jamais on ne deviendra ignare comme ces adultes qu'on côtoie. Se dire qu'on mérite mieux que ça, que tout est possible. Puis reposer son verr-
sa bouteille.
et dormir.

Attendre que le temps passe quand rien ne passe plus. Car le temps est la seule chose qui n'attendra jamais. Qui ne s'arrêtera pas sur le bord du chemin. Le temps est la sauvagerie la plus lancinante que la Nature ait créé. C'est ce qui est plaisant. La vie est plus vivante que n'importe quel vaurien qui se touche la nuit en étant droguée, pensant que la vie se réduit au plaisir et à son assouvissement. J'emmerde Dorian Gray.

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